OLIVIER KENNEYBREW / Franco-américain, né en 1987

LES ŒUVRES

LES COULEURS DE LA RUE
Olivier Kenneybrew naît en 1987 à Montpellier (France), de mère française et de père américain, dans une famille où les livres et la culture tiennent une place centrale. Enfant, il aime dessiner et créer de ses mains, cela ne le quittera jamais. Ses premières années de jeune adulte sont rythmées par ses études de paysagiste et les sorties graffiti dans les rues de Montpellier. Sous son nom de street-artist « Polar », il débute avec un travail classique de la lettre pour glisser rapidement vers des compositions naïves et figuratives, et se fixer enfin sur des formes épurées, synthétiques, cultivant un goût affirmé pour les couleurs explosives.
Ses voyages – nombreux, toujours plus loin, toujours plus longs – sont la source principale de son inspiration. Il les évoque dans des compositions poétiques de plus en plus abstraites, accordant une large place à la Nature et aux différentes végétations qu’il a pu observer çà et là. Loin d’être inerte, sa Nature à lui diffuse des ondes d’une rondeur enveloppante, s’étend en grandes nappes visuelles au psychédélisme contemporain. Ses œuvres chuchotent aux passants des moments de vie, parfois très personnels, parfois plus universels et auxquels chacun peut s’identifier. Il perçoit ses réalisations comme autant de vecteurs de cohésion et d’échange social, tel un point de rencontre entre différentes cultures, différentes personnes, entre habitants locaux et visiteurs de passage.
Remarqué par les acteurs du milieu et les institutions, il répond à partir de 2013 à de nombreuses commandes publiques et privées (façades d’immeubles, terrains de sport, mobilier urbain, bâtiments d’entreprises, etc) en France et dans le monde. Son art se diffuse alors en grandes fresques géométriques sur les façades des villes d’Irlande, de Colombie, du Mexique ou de Nouvelle-Zélande.

Waterford, Irlande

Buritaca, Colombie

Santiago de Querétaro, Mexique

L'artiste à l'oeuvre

Montpellier, France

Paris, France
DES MURS AU CHEVALET
Sa réputation de muraliste est installée, les commandes sont là, tout pourrait continuer ainsi…
Seulement, la créativité d’Olivier Kenneybrew a besoin de nouveaux enjeux pour se déployer. L’âge aidant peut-être (l’artiste est désormais trentenaire), il souhaite alors se mesurer à un autre défi, à la fois immense et tout à fait modeste : celui de peindre l’intime. « Mon passage des fresques en extérieur à un travail d’atelier traduit une volonté d’inscrire ma peinture dans une dimension nouvelle : celle du souvenir. D’un univers libre et abstrait sur les fresques, je me sens glisser vers des toiles plus réalistes et introspectives. »
Des façades au chevalet, du dehors vers le dedans. À partir de 2019, entre les quatre murs de son atelier d’où l’on perçoit à peine le murmure de la rue, le peintre entame un nouveau chapitre de son œuvre. La Nature n’est plus envisagée comme un motif mais comme un sujet. Les formes se font ondulantes, les lumières se tamisent, les couleurs vives se fondent en dégradés subtils. Finie l’acrylique, la peinture à l’huile s’impose pour son caractère vibrant et profond. Par petites touches délicates et superpositions de matière, il convoque sur la toile des instants de son quotidien, de ses voyages, et son regard sensible sur ces lieux empruntés régulièrement ou une seule fois, au hasard d’un chemin. Passés au travers des limbes de la mémoire, ses paysages se muent en visions fantasmées, revêtant l’onirisme d’un Gauguin en Bretagne ou d’une Georgia O’Keefe face à son désert du Nouveau-Mexique… Contemplation esthétique autant que spirituelle. Le feu des graffiti de sa jeunesse a laissé place au calme. Le silence devient palpable, tout juste troublé au loin par le souffle du vent dans les pins.
Olivier Kenneybrew n’oublie pas pour autant ses expérimentations passées : « Chaque tableau repose encore à la base sur une construction géométrique qui, progressivement, donnera naissance à un paysage ». Il articule donc désormais un dialogue entre deux héritages : celui d’une approche graphique urbaine, immédiate et frontale, et celui d’une peinture de paysage puisant aux sources d'une tradition picturale classique. Une double appartenance, d’où émerge son identité propre, à la fois sereine et saisissante de liberté.

Vue d'atelier

"Toc al mar" (détail)

Vue d'atelier









